Le professeur Ramachandran, une autorité dans le domaine des
neurosciences, est connu pour avoir développé une thérapie destinée à soulager
la souffrance liée à la perte d’un membre. Le chercheur est actuellement
professeur à l’Université de San Diego en Californie. Ses compétences se
conjuguent avec un art de la vulgarisation qui donne accès à des notions
complexes de neurosciences.
Chaque neurone établit entre 1000 et 10 000 connexions avec
d’autres neurones, ce qui fait que le nombre de combinaisons d’activité
cérébrale excède le nombre de particules élémentaires dans l’univers, une
complexité incroyable !
Les « neurones miroirs » de type moteur, situés dans les
lobes frontaux sont impliqués dans les processus d’émulation et d’imitation,
c'est-à-dire que le cerveau, pour imiter un comportement, s’active et observe
la situation en adoptant le point de vue de l’autre. Cette compétence acquise
par le cerveau a permis une évolution de l’humanité très rapide, beaucoup plus
rapide que l’évolution Darwinienne, où l’évolution se développait sur plusieurs
milliers ou millions d’années.
Ici, ce processus d’imitation permet de copier rapidement
des comportements qui sont intégrés immédiatement par les observateurs, mais
aussi par leurs descendants, créant la civilisation et la culture dans laquelle
nous baignons.
Parallèlement à ces neurones miroirs moteurs, il existe des
neurones miroirs sensoriels, qui s’activent lorsque nous sommes touchés, ou
lorsque nous regardons d’autres personnes qui sont touchées.
Ces neurones participent au processus d’empathie et tout ce
qui nous sépare de l’autre, ce n’est que notre peau. Sans notre peau, nous
pourrions éprouver tout ce que l’autre ressent…
Une conclusion scientifique qui rejoint les traditions
orientalistes ou celles des peuples premiers : tout est interconnecté, nous ne
sommes pas séparés.
Une réactualisation de ce principe par les neurosciences est
porteuse d’espoir.
Certes, nous sommes tous interconnectés dans notre
responsabilité d’humain, dans nos relations, dans nos sociétés, dans notre lien
à la terre, dans nos actions, nos intentions, nos implications, etc.
Mais chaque nouvelle ouverture de conscience, chaque nouveau
point de vue basé sur l’amour, l’empathie, le respect, l’acceptation,
l’accueil, est un point de vue qui « dialogue » dans l’invisible avec des
milliers d’autres neurones. Chaque nouvelle idée, chaque intention juste pour
l’évolution de notre humanité informe les neurones de milliers d’êtres humains…
Cela rejoint la théorie du centième singe : à partir du
moment où un certain nombre d’individus adoptent un nouveau comportement, un
plus grand nombre va l’adopter aussi, par mimétisme.
Patrice van Eersel rappelait dans un article : « Une
mutation autocontrôlée de l’être humain est neuronalement possible. Cette
mutation doit se dérouler à la fois sur les plans individuel et collectif, car
nos cerveaux sont fondamentalement bâtis pour être reliés à d’autres cerveaux.
»
Nous ne sommes pas seuls dans notre coin à cogiter ou à nous
transformer, nous « dialoguons » en permanence avec le monde et la plasticité
de notre cerveau offre tous les possibles...
A chacun de nous, donc, d’émettre par nos pensées, nos
intentions, nos attitudes, notre conscience, les informations qui inaugureront
les changements que nous voulons voir dans ce monde.